La surdité professionnelle, parlons-en !

59% des actifs (enquête IFOP pour JNA) déclarent être gênés par le bruit sur leur lieu de travail et presque 4 millions seraient exposés à des bruits dangereux pouvant provoquer une surdité professionnelle.

En France plus de 7 millions d’individus seraient touchés par une perte auditive.

 

La surdité professionnelle quant à elle touche tous les ans 2500 salariés. C’est la 3ème maladie professionnelle après les maladies musculosquelettiques et respiratoires.

 

Même s’il est plus fréquent dans les secteurs de la construction, de l’industrie, de l’agriculture, d’autres secteurs comme les métiers du spectacle ou les personnes travaillant dans les centres d’appels ne sont pas épargnés par le risque lié au bruit.


Comment apparaît la surdité ?

La surdité professionnelle est une perte d’audition irréversible. Elle est due à une exposition excessive au bruit qui a détruit les cellules ciliées. L’exposition chronique au bruit fait apparaitre sur le long terme cette maladie. C’est d’ailleurs pourquoi il n’est pas rare de voir ce problème être négligé puisque dans beaucoup de cas, les dommages ne sont pas instantanés. Pour autant les risques n’en sont pas moins présents ! D’autres facteurs comme les produits ototoxiques ou chimiques peuvent l’aggraver.

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La perte d’audition est progressive et apparaît généralement en plusieurs phases qui peuvent prendre plusieurs années :

Stade 1 : Pas de perception de la baisse d’audition. Apparition possible d’acouphènes (sifflements). Seule la zone des fréquences autour de 4000 Hz est touchée.

Stade 2 : Les problèmes de compréhension au cours des conversations apparaissent. La zone centrée sur la fréquence 2000 Hz est touchée, les fréquences aigües de la conversation sont atteintes.

Stade 3 : Toutes les fréquences sont atteintes et dès les 500 Hz. La perception de la parole est compliquée entraînant un isolement social.


Quelles sont les conséquences ?

La surdité professionnelle a des conséquences, non seulement sur le salarié qui subit ces dommages, mais également pour l’entreprise du salarié ainsi que pour la collectivité. Il est important d’avoir conscience de tous les effets que cela implique sur les différents acteurs :

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Pour la collectivité :

  •  1,2 milliards euros : Coût par an des accidents du travail et de la surdité provoquée par le bruit.
  •  100 000 euros : Coût moyen d’une surdité professionnelle indemnisée par la sécurité sociale. La surdité est l’une des maladies professionnelles les plus coûteuses pour la collectivité (selon le ministère du travail, de l’emploi et de la santé).
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Pour l’entreprise

  • Perturbation des relations
  • Augmentation des erreurs
  • Perte de productivité
  • Augmentation du risque d’accident du travail
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Pour le salarié

  • La surdité une fois installée ne se soigne pas.
  • Outre le handicap subit, les conséquences peuvent être :
    • Physiques : fatigue, maux de tête, troubles de l’attention, tensions musculaires, stress, perte d’équilibre…
    • Psychologiques : dépression, irritabilité, difficulté à se concentrer, perte de confiance en soi
    • Sociales : isolement et interactions difficiles avec les autres personnes

Que dit la règlementation ?

Le code du travail édicte les principes généraux pour prévenir les risques au travail (article L4121-1/2).

L’employeur doit assurer la santé de ses salariés en prenant les mesures nécessaires pour les protéger du risque bruit. A défaut, les employés pourront se retourner vers leur employeur pour négligence à ses obligations légales.

Les articles R4431-1 à R4431-4 du code du travail et la directive 2003/10/CE, nommée « directive bruit » (transposée par le décret 2006-892 du 19 juillet 2006) définissent les limites d’exposition et les valeurs qui déclencheront une action de la part de l’employeur.

Les seuils s’appuient sur 2 paramètres :

  • Le niveau d’exposition quotidienne au bruit = la dose de bruit pendant 8h (Lex, 8h)
  • Le niveau acoustique de crête = les bruits intenses mais courts (Lpc)
Exposition quotid.Niveau de crêteObligations de l’employeur
Quel que soit le niveau de décibels
• Évaluation du risque
• Suppression ou réduction au minimum des risques liés à l’exposition au bruit
Valeur d’exposition inférieure déclenchant l’action80 dB(A)135 dB(C)• Mise à disposition de protecteurs auditifs individuels contre le bruit – PICB (bouchons d’oreille, casque anti-bruit, etc.)
• Examen audiométrique préventif sur demande du travailleur ou du médecin
Information et formation des travailleurs
Valeur d’exposition supérieure déclenchant l’action85 dB(A)137 dB(C)• Programme de mesures techniques ou d’organisation du travail disant à réduire l’exposition au bruit
• Signalisation adaptée, limitation d’accès aux zones bruyantes
• Port effectifs des PICB
• Mise en place si nécessaire et après avis du médecin du travail, d’un suivi individuel renforcé (SIR)
Valeur limite d’exposition
(tenant compte de l’atténuation apportée par le PICB porté par l’utilisateur)
87 dB(A)140 dB(C)• Adoption immédiate de mesures pour réduire l’exposition au bruit à des valeurs tolérées
• Identification des causes de l’exposition et adaptation des mesures de protection
Exposition quotidien = Lex, 8h – Niveau de crête = Lpc

La fréquence dans laquelle se trouve le son influe sur la nocivité du son émis. De plus, il existe différents types de son : aigu ou grave, continu ou impulsionnel. Ces paramètres peuvent également influencer sur la dangerosité de l’exposition au bruit. D’autres facteurs individuels peuvent être ajoutés et pris en compte tels que : l’âge ou les antécédents médicaux.

 

Le tableau des équivalences ci-dessous précise que la dose de bruit de 80 dB sur 8h est atteinte en 15 minutes lors d’une exposition au bruit à 95 dB.

Durée d’exposition quotidienne max.8h4h2h1h30 min15 min7 min 30
Niveau en dB80838689
92
95
98

Lutter contre la surdité professionnelle

Cette maladie qui touche environ 2500 personnes par an n’est pas une fatalité et peut être évitée. Les employeurs ont des obligations afin de protéger leurs employés des risques qu’ils encourent face aux bruits sur leur lieu de travail. L’employeur doit protéger l’audition de ses employés en prenant les mesures nécessaires contre le risque bruit. A défaut, les employés pourront se retourner vers leur employeur pour négligences à ses obligations légales. Dans un premier temps, pour prévenir du risque bruit une évaluation du danger doit être menée par l’employeur, des mesures devront être prises pour protéger le personnel.

Plusieurs actions peuvent être mises en place dans le cas où le niveau sonore serait trop élevé :

  • Réduire le bruit directement à la source : La première option afin de protéger contre le bruit est de simplement tenter de réduire le bruit directement à la source. Par exemple dans le cas où une nouvelle machine est achetée : existe-t-il des machines moins bruyantes que d’autres ? Cette réflexion est la première piste à laquelle il faut penser dans le cas de nuisances sonores.
  • Eviter que le bruit se propage : Cette deuxième option peut également être mise en place lorsque la première option n’a pas pu être déployée ou n’a pas suffi à faire redescendre le niveau sonore à un niveau acceptable. Il est possible de mettre en place des solutions afin d’éviter la propagation du bruit. On peut imaginer par exemple, si une machine est présente dans la même pièce que des collaborateurs : est-il possible de transférer les collaborateurs dans une autre pièce ? Ou est-il possible d’installer un caisson autour de la machine pour isoler le bruit ?
  • S’équiper en protections contre le bruit : Dans les cas où ces deux premières options n’ont pas pu être établies ou ne sont pas suffisantes, il est nécessaire d’équiper ses collaborateurs. Le code du travail oblige l’employeur à proposer, voire équiper ses employés de protections anti-bruit.

Plusieurs types de protecteurs existent ; afin de choisir les plus adaptés il est important de prendre en compte le niveau sonore de l’environnement dans lequel se trouve l’utilisateur ainsi que la durée d’exposition au bruit :

  • Des bouchons moulés sur-mesure au conduit auditif de l’utilisateur : permet une totale adaptation au conduit auditif ainsi qu’une protection complètement adaptée aux conditions dans lequel évolue le porteur. Ils peuvent être équipés ou non de filtre acoustique
  • Des protections standards : casques anti-bruit, cordelettes, arceaux, mousses anti-bruit

Il existe dans le secteur des protections individuelles contre le bruit plusieurs normes et règlementations permettant de certifier la qualité et de poser des exigences pour assurer l’efficacité de la protection des produits en question.

Pour être protégé du bruit, Prod’Embout Technologie propose une gamme complète de protections auditives : bouchons en mousse, protections auditives avec cordon, arceaux et casques anti bruit, protecteurs auditifs sur mesure avec filtre acoustique.

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